CECI n'est pas EXECUTE 11 mars 1882

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11 mars 1882

Emmanuel de Rorthays à Alfred de Falloux

Vannes le 11 mars 1882

Monsieur le comte,

La note dont je vous parlais hier et que l’évêque1 devait envoyer au Monde, n’est pas partie. Je ne sais si elle partira aujourd’hui. Le Figaro pourrait utilement, je crois, prendre l’avant sur cette rectification en expliquant qu’il n’y a pas eu réunion des évêques, du nonce, du Cardinal de Paris pour examiner le cas de M. de Mun : mais que nul n’ignore à Vannes, aussi bien qu’à Paris, dans les cercles bien informés que tous ceux de ces prélats, et ils sont nombreux, qui ont connu la résolution de l’évêque de Vannes l’ont entièrement approuvé <trois mots illisibles> tous maintenus la rigoureuse exactitude de tous les autres détails contenus dans la lettre.

Il serait bien aussi de faire remarquer que l’Union, cherchant aujourd’hui à affaiblir la grave responsabilité prise par MM. de Mun et de Lambilly2 nie le caractère religieux de la conférence que devait faire M. de Mun et qu’il a fait le 8 mars, ett lui opposer en conséquence l’avis ci-contre reproduit en gros caractères pendant un mois dans le <mot illisible> de M. de Lambilly, le Morbihannais. Et enfin publier le texte même de la lettre d’invitation dont je joins un exemplaire à l’Ami3.

Je viens de lire dans l’Univers d’hier soir un article de M. E. Veuillot qui est d’une rare impudence. Pour leur prouver qu’il a été, et chaleureusement, républicain, il suffirait de reproduire, tout ou partie, de ses articles des 26 et 29 février 1848. Quant à ce qu’il avance de ses convictions légitimistes latentes pendant toute la durée de l’Empire, c’est du dernier bouffon.

Dans une autre lettre, je vous donnerai sur les choses et les hommes de ce pays des renseignements qui vous prouveront combien il m’a fallu de prudence et de tactique pour arriver en <plusieurs mots illisibles> et de petite portée d’esprit, un clergé que j’ai trouvé fanatisé, des adversaires actifs et ardents et des amis sans énergie et comme honteux de dissidence qui les honorent. Ce n’est que celle des <mot illisible> infinies entrecoupées de temps en temps par d’opportunes affirmations <plusieurs mots illisibles> fautes du comité que la séparation un peu désunie définitive et que l’on a été amené jusqu’à des éclats dont la seule pensée eût fait frémir il n’y a pas longtemps.

Veuillez agréer, Monsieur le comte, l’expression de mon respectueux dévouement.

Emmanuel de Rorthays

L’évêque n’ayant parlé qu’à moi de ces pages de notes au Monde, il est bien entendu que le Figaro ne doit pas y faire allusion.

1Mgr Bécel, Jean-Marie (1825-1897), évêque de Vannes du 30 décembre 1865 au 6 novembre 1797.

2Propriétaire et conseiller général du Morbihan, demeurant au château de Lambilly, en la commune de Taupont (Morbihan), le comte Jean Gabriel de Lambilly (1834-1896) est un monarchiste fidèle au comte de Chambord.

3L’Ami de la Religion, périodique catholique.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «11 mars 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 12/11/2020