CECI n'est pas EXECUTE 14 août 1868

Année 1868 |

14 août 1868

Théodore de Quatrebarbes à Alfred de Falloux

Chanzeaux1, 14 août 1868

Je vous remercie, cher ami, votre lettre si amicale et si gracieuse. Je ne sais si ma visite au beau dirait vous a fait quelques biens mais je puis vous assurer que votre bienveillant accueil me touche toujours au cœur. Vous avez la bonté de me donner des nouvelles de votre santé ! Grâce à Dieu la fièvre n’a pas continué de l’ébranler, et il vous reste bien assez d’autres épreuves. Je ne puis trop vous recommander de vous ménager pour vos amis, et surtout de ne pas oublier mon petit remède ; la quinquina est employée dans toutes les affections nerveuses qui deviennent intermittentes. Pourquoi attendriez-vous la fièvre ? Faites-moi donc le plaisir, puisque le bon docteur n’y trouve aucun danger, d’essayer mon remède deux ou trois fois de suite, en mettant une interruption dans les crises seulement, si cet essai est heureux et diminue vos horribles douleurs de tête, vous le continuerez au moins un mois. Sinon au bout de trois semaines, vous pouvez l’abandonner. Songez cependant que je ne vous promets pas guérison comme si vous aviez la fièvre. Car dans ce cas seulement ma recette est presque infaillible. Je remercie bien Henri d’Armaillé2 et sa charmante femme de leur bon souvenir. Je vous prie aussi d’offrir des compliments à MM. Stofflet3 et Debrais4 mais ne m’oubliez pas surtout à Caradeuc où j’envoie mes plus respectueux et tendres hommages.

Madame de Quatrebarbes5 est revenu de Néris6 en assez bonne santé, et le mieux des eaux se soutient. Je me trouve également très bien de santé générale. Les Eaux bonnes7 ont dégagé ma poitrine, et si je puis éviter les rhumes, je passerai un bon hiver.

Adieu mon bien cher ami, mes remerciements et mes amitiés de toute sorte. J’ai enfin vu ma notaire, qui m’a donné les renseignements que me demande Madame de Falloux à qui je vais en ce moment, après vous avoir renouvelé la vieille et sincère affection avec laquelle je suis tout à vous de cœur.

Cte de Quatrebarbes

1Son château était situé à Chanzeaux, au cœur des Mauges, en Maine-et-Loire.

2Henri de la Forest d'Armaillé (1821-1892), propriétaire foncier du Bourg d'Iré, un voisin d'A. de Falloux.

3Edmond Stofflet, rédacteur de L’Union de l’Ouest, puis de L’Union de la Sarthe.

4Secrétaire de Falloux.

5Rosalie dite Rose de Qatrebarbes, née Gourreau (1807-1884).

6Néris-les Bains, station Thermale de l’Allier où Falloux effectuera également plusieurs séjours pour soigner ses névralgies.

7Station Thermale des Eaux Bonnes en vallée d’Ossau, Pyrénées Atlantiques.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «14 août 1868», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1868,mis à jour le : 19/11/2020