Année 1857 |
25 septembre 1857
Louise de Sainte-Aulaire à Alfred de Falloux
Fumel1, 25 septembre [1857]
Je n’ai pas écrit et n’écrirai pas à Monsieur D’Aguesseau2, mon cher cousin. Je vous remercie beaucoup des détails que vous me donnez ; vous pouvez compter sur mon entière discrétion. Puisqu’elle a pu assigner un legs spécial à Carisse et à la petite Ganier, le pieux de voir qui me reste à remplir est simplifié et ne me semble pas douteux ; les 10 000 Fr. seront employés à une fondation, ou à une adjonction à une fondation charitable et religieuse, dans la paroisse de Montmartre ; cette fondation portera son nom et perpétuera des prières pour elle.
Je ne ferai rien au surplus avant d’en avoir conféré avec vous. Je voudrais bien qu’il me fut possible de m’arrêter au Bourg d’Iré ; cette journée me serait aussi douce qu’utile ; mais malgré ma triste liberté apparente, il me reste bien des entraves ; j’en ai fait une douloureuse expérience pendant le dernier mois où je désirais si ardemment aller recevoir sa bénédiction et ses adieux ! Si mes orphelins me rappellent à Paris avant votre retour au Bourg d’Iré, je vous l’écrirai et vous demanderez vos conseils, sans lesquels je ne prendrais aucune décision. Aussitôt votre retour, nous nous réunirons avec M. de Melun et M. Cochin, pour choisir la meilleure forme à donner à l’accomplissement de son désir.
Adieu, cher cousin, mille bien tristes amitiés. Rappelez-moi au souvenir de ces dames.
Ctesse de St Aulaire
1Ville de Lot-et-Garonne.
2Ségur d’Aguesseau, Raymond Jospeh Paul de (1803-1889), comte. Homme politique. Préfet sous la Monarchie de Juillet de 1833 à 1838, il fut élu député des Hautes-Pyrénées sous la Seconde République puis sénateur sous le Second Empire.
