Année 1859 |
30 mars 1859
André Sisson (abbé) à Alfred de Falloux
Paris, le 30 mars 1859
Monsieur le comte,
Quoique nous vous attendions tous à Paris, je ne puis m’empêcher du milieu de mon accablant labeur de vous exprimer ma vraie indignation contre la nouvelle et brutale attaque dont vous êtes l’objet de la part de l’Univers. Je voudrais faire une réponse en insérant le plutôt possible dans nos colonnes un fragment de Madame Swetchine.1 Je serais heureux de dire à cette occasion quelle haute place vous occupez dans notre estime et notre affection. Je serai presque tenté de vous appeler, comme le faisait naguère avec entrain le charmant duc de Fitz-James2, notre chef de file. Le nom de l’Univers ne doit point figurer chez nous, mais nous tenons à honorer ce qu’il s’efforce en vain de souiller.
Veuillez agréer, Monsieur le comte, expression nouvelle de tout mon respectueux dévouement.
A. Sisson3
1Il s'agit du livre que Falloux s’apprêtait à publier, Madame Swetchine, sa vie, ses œuvres, Paris, A. Vaton, 1860, 2 vol.
2Fitz-James, Édouard, Antoine, Sidoine de (1828-1906), propriétaire du château de la Lorie, près de Segré, en Maine-et-Loire, et donc voisin de Falloux auquel il était lié d'amitié.
3Sisson (1825-1910), prêtre. Ordonné en 1849, il fut professeur au petit séminaire de Strasbourg, puis au séminaire de St-Esprit à Paris. En 1854, il devint rédacteur puis directeur de L'Ami de la Religion, journal religieux de tendance légitimiste créé sous la Révolution. Le journal avait été réorganisé en mars 1859 pour devenir un quotidien de grand format. Curé d'Antony (1862-1875), puis de St Honoré d'Eylau (1875-1889
