Année 1858 |
5 juillet 1858
Raymond Ségur d'Aguesseau à Alfred de Falloux
Paris le 17 mai 1858
Monsieur le comte,
Depuis 1827 ou 1828 c’est-à-dire depuis plus de 30 ans, je n’ai presque pas eu de correspondances écrites avec Madame Swetchine et le peu de lettres qu’elle a eu la bonté de m’écrire sont dans des portefeuilles sur lesquels je ne puis mettre la main en ce moment : je rechercherai ces lettres et si, après les avoir retrouvés, je vois dans quelqu’une d’elles des détails dignes de votre attention, je m’empresserai de vous les communiquer. Mais, je vous en prie, ne vous préoccupez nullement de moi, et si d’après les papiers que vous avez sous les yeux, vous jugez convenable de parler des circonstances privées qui se rattachent à mes très anciennes, très intimes, très constantes et très précieuses relations avec la respectable et si remarquable femme que nous pleurons, dites ce que vous voudrez, je m’en rapporte entièrement à vous.
Veuillez agréer, Monsieur le comte, avec tous mes remerciements pour la délicatesse de vos scrupules à mon égard, l’assurance de mes sentiments de haute considération.
Cte Ségur d’Aguesseau