Année 1869 |
21 juillet 1869
Emile Keller à Alfred de Falloux
Saint-Nicolas1, ce 21 juillet 1869
Monsieur et cher comte,
Je viens répondre en même temps à vos deux lettres. La brusque prorogation2 de la chambre rend <mot illisible> la discussion des élections de Vendée3. Je crois qu’il en est peu où la main de l’administration apparaisse de façon plus imprudente et plus instructive pour le pays. J’espère comme vous que la lumière se fera et que le réveil auquel nous assistons ne s’arrêtera plus.
Pour le comité de Saint-Pierre4, nous avons dû chercher surtout un comptable, rompu à la tenue des livres, et nous n’avons pas cru que ce modeste travail put convenir à l’homme si digne d’intérêt dont vous me parlez. À l’heure qu’il est notre choix est fait, et tout en regrettant qu’il ne réponde pas à votre désir je suis convaincu que vous-même, en voyant la chose de prés, auriez compris cette impossibilité.
Recevez, Monsieur et cher comte, l’expression de mes sentiments très distingués et dévoués.
Émile Keller
1Emile Keller s’était fait construire un château en 1859 dans la vallée de Saint-Nicolas, à Rougemont, au nord de Belfort.
2Prévue jusqu’au 19 juillet cette prorogation fut prolongée au-delà.
3Certains députés envisageaient de contester les résultats du scrutin du 24 mai 1869 au cours duquel Falloux avait été devancé de près de 5.000 voix par Olivier de a Poëze (17.999 voix contre 13.397). L’écart était trop important pour pouvoir être contesté.
