CECI n'est pas EXECUTE 16 décembre 1874

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16 décembre 1874

Pierre-Henri Lamazou à Alfred de Falloux

Paris, le 16 décembre 1874

Monsieur le comte,

Je vous remercie un peu tard du gracieux et précieux envoi de votre admirable travail sur Monsieur Cochin1; vous savez, en votre nom et au nom du pays, honorer les sommes de cœur et de dévouement. Je n’ai plus besoin de vous dire ce que je pense et de votre personne et de vos actes ; il me suffit de vous assurer que ce que je vois se passer dans notre pauvre pays ne fait qu’accroître ma vive et respectueuse sympathie pour votre courage, votre intelligence et votre dévouement si rare, trop rare hélas !

J’ai saisi avec le plus sérieux intérêt et la plus vive émotion les péripéties de votre lutte récente contre l’Union. Votre patriotisme n’avait jamais été mieux inspiré et soyez bien convaincu que vous pouvez compter sur l’ardente reconnaissance de tous ceux qui aiment le pays avec conscience et intelligence. J’ai été particulièrement ému des paroles à la fois si nobles et si austères que vous avez adressées à M. Laurentie sur l’attitude de l’Union à l’égard des orléanistes et des princes d’Orléans. Cette attitude n’est ni décente ni honnête.

Je crois avoir eu l’honneur de vous dire qu’il y a six mois, Monsieur le curé de Saint-Sulpice dans la réunion préparatoire de l’assemblée générale du clergé de Paris, disait aux membres du bureau dont je fais parti : « Mon ami, M. Laurentie m’a plusieurs fois dit avec douleur que jamais il n’y a eue en France un roi qui ait commis une plus grave faute que le comte de Chambord refusant d’accepter la couronne qu’on lui offrait, pour une question de drapeaux ! »

Je viens de voir un pèlerin de Frohsdorf2 qui ne laissent guère rien à espérer de ce côté. Vous aurez du moins le mérite d’avoir fait votre devoir et plus que votre devoir. Je joins mon humble reconnaissance à celle de vos amis.

Veuillez agréer, Monsieur le comte l’assurance de mes meilleurs sentiments de respect.

Lamazou

curé de Notre-Dame d’Auteuil.

 

1Falloux venait de publier une biographie d'Augustin Cochiin, Augustin Cochin, Didier, Paris, 1875.

2Résidence autrichienne du comte de Chambord.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «16 décembre 1874», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1874,mis à jour le : 18/12/2020