CECI n'est pas EXECUTE 2 décembre 1856

Année 1856 |

2 décembre 1856

Charles Brifaut à Alfred de Falloux

Paris, 2 décembre 1856

Hélas ! Madame, si les yeux de votre mari font mal le service1, ma pauvre main ne se conduit pas mieux. C’est ce qui m’empêchait de vous répondre aussi promptement que je l’aurais voulu. Voilà donc deux immortels qui ont gagné les Invalides. Je ne vois que des gens qui me disent : mais quand donc recevrez vous M. de Falloux 2? Je réponds : donnez-lui des yeux, donnez-moi une main, et vous aurez de mes nouvelles. Hier au soir chez le duc Pasquier, j’étais assassiné de questions. D’un autre côté, j’apprends que le duc D’Ayen et sa femme3 vont partir pour l’Espagne et de là se rendre je ne sais plus où. Dieu les conduise ! Mais comment s’arrangeront-t-il pour se retrouver à l’académie en temps opportun ? Je ne me charge pas d’expliquer ce mystère. Maintenant je ne suis occupé que d’une chose : c’est que M. de Falloux et moi nous puissions porter convenablement nos deux encensoirs. Tenez, Madame, voilà ma plume qui se révolte sous mes doigts et qui me fait entendre qu’elle refuse le service. J’ai beau lui dire que c’est pour vous que je l’emploie, elle n’entend pas raison, je la jette au feu et je me jette à vos pieds en vous demandant pardon.

Mille et mille tendres respects

Brifaut

1Souffrant régulièrement de névralgie des yeux, Falloux avait recours à des secrétaires et parfois à son épouse pour son courrier.

2C’est le 15 mars 1857, que Falloux sera reçu à l’Académie française.

3Alice Victurnienne, née de Rochechouart-Mortemart (1800-1887).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «2 décembre 1856», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1856,mis à jour le : 13/01/2021