CECI n'est pas EXECUTE 17 octobre 1888

|

17 octobre 1888

Pauline de Castellane à Georges de Blois

17 octobre 1888

 

Hélas! Mon cher Georges1, je n’ai pu, malgré mon projet très arrêté et mon désir très ardent d’assister à la cérémonie du 11 courant, me rendre à Orléans. Mon fils, lui s’y est rendu mais ce n’est que d’ici que moi j’ai pu unir mes pensées et mes prières à celles qui ont été adressées à Dieu dans la cathédrale de Sainte-Croix2 pour son cher grand illustre évêque3 ! L’hommage qui vient de lui être rendu a revêtu un air plus grandiose qu’aucun du même genre et qui s’est étendu aux amis de Mgr Dupanloup, Monsieur de Falloux en tête. J’ai eu de cette journée si belle, si consolante pour l’Eglise de France les récits les plus détaillés ce qui a un peu calmé mon regret d’en avoir été retenu loin.

J’espère que vous n’aurez que les actions de grâces à rendre à Dieu pour la santé de Marie-Anne4 et que c’est un frère qu’elle donnera à la petite Cécile5.Vous ne me laisserez pas ignorer, j’y compte, ce qui concerne votre nouvelle paternité.

Ici, nous sommes fort occupés de la carrière militaire de mes deux petits fils : Jean6 a voulu bien qu’il ne fût tenu à rien, s’engager et le voici parti pour le 4eme Hussard. Cela fait honneur à ce cher garçon, qui n’a pas voulu avoir une jeunesse inoccupée. Quant à Boni7, il saura d’ici huit jours si oui ou non il est admis à Saint-Cyr. Nous ne l’espérons guère, bien que son rang d’admissibilité, à l’examen écrit ait été un bon rang, mais à l’oral il s’est embrouillé dans une partie ce qui lui ce qui nous donne une crainte fondée de non réussite.

Stanislas8 embrasse Louis9. J’en fais autant en serrant les mains de Marie-Anne et les vôtres mon cher Georges et en envoyant un baiser à la petite Cécile. Comment va M. Trogan ?

P. de Castellane

 

 

 

 

 

 

 

1Blois Georges Aymar, comte de (1849-1906) neveu de Falloux. Maire de Daumeray (Maine-et-Loire) en 1888 puis conseiller général du canton de Durtal (Maine-et-Loire), il fut élu sénateur du Maine-et-Loire en 1895. Réélu en 1897 puis en 1906, il prit place au groupe de la droite monarchiste. Propriétaire d'un domaine agricole, ayant hérité de son oncle Falloux, les célèbres étables du Bourg d'Iré, il intervint dans la plupart des débats agricoles. Il publia les Mémoires d 'un royaliste de son oncle peu après son décès.

2Cathédrale d’Orléans.

4Marie-Anne, de Blois (1849-1906), son épouse depuis 1884, né Le Bault de La Morinière.

5Cécile de Blois de La Calande (1885-1934).

6Jean de Castellane (1868-1948), fils cadet d’Antoine et de Madeleine de Castellane, et donc petit-fils de Pauline de Castellane.

7Boniface dit Boni de Castellane (1867-1932), fils d'Antoine et de Madeleine de Castellane, et donc petit-fils de Pauline de Castellane.

8Stanislas (1875-1959), dit « Biche », peti(t dernier d’Antoine et de Madeleine de Castellane.

9Louis de Blois de La Calande 1880-1945).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «17 octobre 1888», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Troisième République, 1888,mis à jour le : 17/01/2021