CECI n'est pas EXECUTE 27 juillet 1881

1881 |

27 juillet 1881

Alexandre Apponyi à Alfred de Falloux

Lengyel1, 27 juillet 1881

Mon cher comte,

J’étais avec ma mère2 quand nous avons appris le malheur qui vous avait frappé3 et je l’ai prié de vous parler de moi espérant que vous voudrez bien m’associer à tous les sentiments qu’elle vous exprimait. Vous ne doutez pas, je le sais, de la sincérité de mon affection, de ma douleur de vous savoir si cruellement frappé.

Je suis revenu l’autre jour d’une petite tournée dans les montagnes et j’ai retrouvé ici ma bonne mère qui nous avait précédé de quelques jours. Elle m’a lu la bonne lettre que vous lui avez écrite et dans laquelle vous lui parlez de votre intention de me donner le vase de Sèvres que vous avez légué ma chère grand-mère. J’accepte ce souvenir avec la plus profonde reconnaissance et ne saurait assez vous en remercier. Je crois qu’il vaudrait mieux ne pas adresser l’envoi directement, mais à Vienne et je me permets de vous indiquer ci-joint l’adresse de mon homme d’affaires à Vienne. Merci encore de tout mon cœur. Ma femme4 a fait une cure à Frangenstadt qui lui fera du bien, j’espère ; elle a grâce à Dieu une mine excellente. Je puis en dire autant de ma mère qui est très vaillante et bien plus forte et plus active qu’elle ne l’était il y a quelques années. Nous attendons après-demain Hélène5 et Paul6 et leurs cinq enfants, vous comprenez notre impatience et notre joie à tous. Je suppose qu’ils passeront deux mois ici et je ne doute pas que cela leur fera du bien à tous de passer enfin un été hors de l’Italie. Nous attendons aussi dans le courant du mois prochain Louis7 et tous les fils de mon triste Jules8, ma tante Marie Wenckheim9, les parents de ma femme, enfin vous voyez que nous serons assez nombreux, c’est à peine si le château pourra nous contenir tous.

J’espère que vous n’êtes pas trop mécontents de votre santé. Si vous alliez passer quelques semaines à Rome l’hiver prochain, ce serait pour ma mère une véritable joie. Elle parle souvent de cet espoir.

Au revoir un jour, je l’espère, agréez je vous prie, l’hommage de mon plus fidèle et tendre attachement.

Alexandre

 

1Le château de Lengyel dans le comté de Tolna, en Hongrie, est la propriété de la famille Apponyi.

2Anne Apponyi, née van Benckendorff (1818-1900).

3Falloux venait de perdre sa fille Loyde (1842-1881), décédée le 2 juin 1881.

4Alexandra Apponyi née Esterhàzy de Galàntha (1856-1930).

5Hélène Apponyi, princesse de Borghese (1848-1914), sa sœur.

6Son beau-frère Paul Borghese-Aldomarini (1846-?).

7Louis Apponyi (1849-1909), son cousin, le fils de Jules Apponyi.

8Jules Apponyi (1816-1857), son oncle.

9Marie Wenckheim née Apponyi (1821-1883), sœur de Rodolphe II Apponyi.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «27 juillet 1881», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1881,mis à jour le : 11/02/2021