Année 1865 |
12 mai 1865
Joseph Autran à Alfred de Falloux
Paris 12 mai [1865]
Monsieur et illustre confrère,
Laissez-moi vous dire tout d’abord combien je suis désolé d’apprendre que votre maladie se prolonge et ne vous permettra pas d’assister aux élections de l’académie. Les journaux nous avaient donné de meilleures espérances.
Permettez-moi de vous dire aussi combien je m’afflige de recevoir si tard la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser. M. de Laprade1 n’est pas à Paris ; il ne viendra pas, et le temps me manque pour lui demander communication de la lettre que vous lui avez écrite. Me voilà donc dans une grande perplexité sur les conseils et sur les instances de quelques amis, parmi lesquels se trouvait Laprade lui-même, j’avais pris un engagement. Je ne puis songer à m’en délier mais je puis peut-être chercher un moyen terme qui concilie à la fois une parole donnée et une demande aussi éloquente que la vôtre.
C’est ce que je vais tenter de faire en souvenir de tant de bontés qui sont toujours présentes à ma mémoire.
Veuillez agréer, Monsieur et bien cher confrère, la nouvelle expression de mon respectueux attachement.
Autran
1Laprade Victor Richard de (1812-1883), poète et littérateur. Il fut nommé professeur de littérature à la faculté des lettres de Lyon en 1848. De sentiment légitimiste et catholique libéral, il collabora au Correspondant et fut élu à l’Académie française le 11 février 1858. En 1861, suite à la publication, par le Correspondant, de ses Muses d'État, Laprade fut révoqué en tant que fonctionnaire et la revue reçut un avertissement. Il sera élu à l'Assemblée nationale de 1871 (Rhône).
