1872 |
6 avril 1872
Thérése Apponyi à Marie de Falloux
Presbourg1, le 6 avril 1872
Ma chère et toujours chère comtesse, je viens de recevoir la , si parfaitement bon, que mon bon fils m’avait déjà annoncé de votre part ; jamais je ne pourrai vous dire combien j’ai été heureuse et flattée d’avoir, après de si longues années, conserver une place dans votre souvenir ; quant à vous, ma très aimable bienfaitrice, je vous ai présente dans mon cœur, la journée d’hier, je vois vos traits, si jolis, votre taille et toute votre élégante personne, qui me plaisaient tant; merci un million de fois de votre doux souvenir, c’est une vraie perfection. C’est une chose exquise j’en ai tout de suite donnée un morceau à ma fille Marie2, et à sa fille, et il n’y a qu’un cri d’admiration pour ces chefs-d’œuvre dans son genre.
Mon cher Rodolphe3 est très heureux de se retrouver au milieu de tous, anciens amis,, et de tant d’aimables connaissances ; très, très reconnaissant de la manière dont on l’a reçu lui et sa femme ; je le sais enfin casé. Il me tardait d’apprendre qu’il quittera l’hôtel, dans peu, il croit avoir trouvé une habitation convenable et commode, rue Las Cases.
Mais vieux yeux de 82 ans et ma main droite estropiée, me privent de causer avec vous plus longtemps, j’écris avec un peu de peine et très doucement et vous voyez que le résultat n’est pas très satisfaisant, mais je ne peux pas faire mieux !
Laissez-moi vite encore vous serrer sur mon cœur, chère bonne Comtesse, et vous assurer de sa parfaite fidélité.
Thérèse Apponyi Nagarola4
Que le bon Dieu veille sur vous.
1Ville de Hongrie, aujourd’hui Bratislava, capitale slovaque.
2Marie Wenckheim née Apponyi (1821-1883).
3Rodolphe Apponyi (1812-1876), son fils, diplomate.
4Maria Teresa, née Nogarolla (1790-1874), mariée à Antal Apponyi en 1808.
