Année 1856 |
5 octobre 1856
Alfred de Falloux à Charles de Montalembert
5 octobre 1856
Très cher ami,
Vous avez du recevoir deux lettres de moi au moment où votre dernière lettre, arrivée à l’instant, s’acheminer vers le Bourg d’Iré. Veuillez m’avertir si elles étaient égarées. L’évêque d’Orléans1 répond à mon invitation pressante de venir au Bourg d’Iré qu’il y viendra peut-être d’ici à quelques jours. S’il vient, comptez sur mon langage ; s’il ne vient pas, comptez sur mon écriture ; il est impossible de penser plus vivement que je ne le fais sur le sujet en question. Je pense cependant, que vous n’entendez pas l’ultimatum par une rupture officielle et violente ; cela aurait des inconvénients sur lesquels je demanderais à vous présenter mes observations.
Voici la préface que je vous annonçais déjà dans ma lettre retardée ; veuillez m’en dire votre avis avant que j’envoie rien à Douhaire2; les notes renvoyées à la fin de la brochure contiendront quatre ou cinq réfutations directes, notamment sur la fusion et avec un long fragment des articles de Veuillot sur ce sujet en 1850. J’ai cru qu’il valait mieux garder à la préface son caractère sommaire et, par conséquent plus incisif, ne pas réengager le Correspondant plus qu’il ne veut l’être ; la préface pouvant être reproduite par lui et les notes devant rester dans la brochure et à sa charge.
Je n’ai pas besoin de vous dire, cher ami que si, à la réflexion, vous veniez à juger que la préface même ne doit pas être insérée dans le Correspondant, votre lettre ne l’ayant pas été, non seulement j’y souscrits d’avance mais j’y incline de tout mon cœur.
Je n’ai plus que le temps de vous embrasser.
Alfred
2Douhaire, Pierre-Paul (1802-1889), rédacteur et gérant du Correspondant.
