CECI n'est pas EXECUTE 1er novembre 1856

Année 1856 |

1er novembre 1856

Alfred de Falloux à Charles de Montalembert

1er novembre 1856

Cher ami,

Voici ce que je reçois à l’instant. Cela ne m’apprend pas si vous êtes informé de votre côté, je vous l’envoie à tout hasard. Cela ne me dit pas non plus quel accueil on a fait à la grande lettre transmise par moi. Si vous me l’apprenez en quelques mots, pour mon instruction intime, vous me ferez vraiment plaisir.

Le second article d’Albert de Broglie m’a ravi comme le premier et plus encore. Je l’en ai félicité directement de bien bon cœur, mais je ne lui ai pas reparlé de son petit défaut de franchise sur ma préface n’y étant pas autorisé par vous. Il importe cependant plus que jamais que nous prenions ou gardions l’habitude de nous parler le cœur ouvert à deux battants.

Voici un mot que je reçois de Monsieur C[ousin]. à l’instant, je le transmets à Corcelles. Pour moi voilà déjà plusieurs mois que j’ai renoncé à toute intervention personnelle outre que j’ai mon frère1 qui ne cesse jamais de me répéter que le pape est plein de la plus affectueuse bonne volonté. Alors à qui s’adresser ? Ce matin je n’en étais pas en peine, j’ai invoqué tous les saints. Je confirmerai demain.

Je vais mieux de la tête, mais de mal en pire pour les yeux.

Le petit Veuillot de Rennes2 publie des correspondances particulières de Paris. Elles sont remplies des plus malveillants et des plus honteux commérages. N’en avez-vous pas d’équivalent à Besançon. On balance entre autres que l’auteur de la brochure qui se nommera ne sera qu’un prête-nom, qu’on connaît ceux qui ont inspiré, guidé et payé, que ceux la seront dévoilés etc. etc.

Il est donc clair qu’on grossira l’affaire tant qu’on pourra, qu’on y introduira les partis politiques se coalisant dans l’ombre pour une grande captation du clergé. M. Dufaure ne sera pas en peine de tout cela s’il est bien préparé et bien renseigné mais qui le prépare et le renseigne ? Par le temps de bonnes fortunes et d’habiletés que nous traversons en ce moment, la question me paraît valoir la peine que nous y songions vous et moi.

Mille tendresses

Alfred

1Mgr de Falloux.

2Sans doute le Messager, journal créé peu auparavant par l’évêque de Rennes, proche de l’Univers de Veuillot.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «1er novembre 1856», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1856,mis à jour le : 22/03/2021