Année 1855 |
Ier juin 1855
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Ier juin 1855
Cher ami,
J'ai tardé de deux jours à vous annoncer notre arrivée au Bourg d'Iré, non, faute de penser qu'elle eut été beaucoup plus douce si vous l'eussiez exécuter avec nous mais faute de temps: car j'ai du réparer en hâte, avant le départ de M. Manceau1 celui qui avait été perdu. Maintenant nous voilà tous installés sans que l'absence se fasse sentir par des malentendus trop regrettables. Vous en jugerez bientôt je l'espère par conséquent je ne vous dis rien, sauf l'annonce que les blés et les foins sont magnifiques et que si les autres parties de la France nous ressemblent les chertés excessives de tout aliment devraient bientôt diminuer. Je présume que Chapeau aura été fort indigné de la conversation matinale à laquelle vous avez assisté au commencement de mon séjour; je trouve dans le journal de Laval2, rédigé sous l'influence des Pointus3, que j'ai regagné plusieurs voix à l'académie en tenant sur la question du Drapeau le langage le plus inqualifiable4; voilà en vérité une finesse à laquelle je n'avais pas pensé. L'Union de l'Ouest m'a proposé d'y répondre je le lui ai bien instamment interdit. Si par hasard le duc de Lévis5 vous mettait sur le chapitre, veuillez lui dire qu'en toute conscience l'académie n'était absolument pour rien dans cette affaire. Voudrez-vous cher ami, mettre l'adresse d'Augustin Galitzin6 que j'ignore un petit billet ci-joint et m'envoyer son adresse pour une autre occasion. Je vois votre article en tête du Correspondant, je vais le relire avec avidité.