1881 |
12 novembre 1881
François Coppée à Alfred de Falloux
Paris, 12 rue Oudinot, le 12 novembre 1881
Monsieur le comte, mon ami M. Léon Lavedan m’a montré une lettre de vous où j’ai lu avec bien du plaisir quelques lignes pleines de sympathie pour moi. Permettez-moi de vous en remercier de vous faire ainsi, en quelque sorte, ma visite académique. L’élection d’un poète est, paraît-il, chose résolue à l’académie, et sur l’avis les encouragements de quelques amis, je me suis mis sur les rangs. Car, vous le savez, j’écris beaucoup de lignes d’inégale longueur, avec une rime au bout mais je veux observer la discrétion et garder le silence sur mes vers, que nul ne juge avec plus de rigueur que moi, je le dis sans modestie de préface.
Nous sommes déjà trois, nous serons peut-être quatre poètes en concurrence. L’académie n’aura donc que l’embarras du choix. Quel honneur et quelle fierté pour moi si votre référence inclinait de mon côté !
Veuillez agréer, Monsieur le comte, l’hommage de ma respectueuse sympathie et de mes sentiments de haute considération.
François Coppée
