CECI n'est pas EXECUTE 4 juillet 1884

1884 |

4 juillet 1884

Charles-Albert Costa de Beauregard à Alfred de Falloux

Chambéry, 4 juillet [1884]1

Monsieur le comte,

Lavedan m’avait prévenu de votre prochaine arrivée à Évian. Toutes mes dispositions étaient prises pour vous y aller voir. Mais, voilà qu’il me faut renoncer à la grande joie que je me promettais de ce petit voyage. L’état de ma mère s’est aggravé au point de ne pas me permettre une absence de 24 heures. Les tristesses, dans ma vie, s’ajoutent aux tristesses. Celle de l’impuissance à retenir ceux qu’on aime est poignante entre toutes. Le bon Dieu vous en a donné l’expérience. Si je l’avais osé, je vous aurais écrit tout de suite, l’autre jour, en apprenant la mort de Mgr de Falloux; mais tout naturellement je me suis classé parmi ceux qui, quoique vous aimant infiniment non pas le droit d’être les premiers à accourir auprès de.

Depuis mon départ de Paris, je n’ai guère quitté la chambre de ma pauvre mère. Je ne sais rien qui puisse vous intéresser. Notre organisation ici est complète, mais ne se relie pas au réseau principal. Nous avons beau réclamer la soudure, on ne nous répond pas. Comme on le disait, l’autre jour à Albert de Mun (qui venait de faire un parallèle entre Saint-Louis et Monsieur le comte de Chambord!!) Vous avouerez comme moi Saint-Louis a eu cette supériorité de laisser pour successeur Philippe le Hardy. Le mot est malheureusement juste. Mais je veux espérer que l’isolement où on laisse la savoir n’est qu’un fait isolé. Veuillez croire Monsieur le comte, à mes sentiments de bien profonde et respectueuse affection.

Costa

1La mort de Frédéric de Falloux, intervenue le 22 juin 1884 permet de dater l’année de cette lettre.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «4 juillet 1884», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1884,mis à jour le : 21/04/2021