CECI n'est pas EXECUTE 28 septembre 1881

1881 |

28 septembre 1881

Arthur de Cumont à Alfred de Falloux

Mercredi soir [28 septembre 1881]1

Cher ami,

Suivant toutes apparences nous allons avec le Journal de Maine-et-Loire. Vous moi moi, mais non pas vous et moi ; ils n’en veulent pas démordre. Je leur ai déclaré que je céderais pas ; qu’une telle exigence était une atteinte à notre honneur et que jamais je n’y souscrirais. Nous en sommes là. À l’heure où je vous écris le comité de ces messieurs délibère, mais je m’attente aucun résultat censé. La passion, les rancunes l’emporteront, suivant toute apparence, sur la raison, sur la nécessité si évidente de s’unir pour sauver la France qui périt. Mais je ne leur donnerai pas ce qui leur manque. Que faire ? Si la séparation est consommée, quelle devra être la liste de l’Union de l’Ouest ?

Autre complication. Quatrebarbes2 provoque une réunion électorale chez lui, vendredi prochain, 7 octobre à midi. Ce qui s’y débitera de folies, de prophéties, de phrases creuses, est ce que l’on y prendra une décision extravagante, Dieu le sait, et je le prévois. Assurément, cher ami, c’est le cas de venir vous mettre en travers, ou jamais. Je leur suis suspect à juste titre et seul contre tous, que voulez-vous que je devienne ? A moins d’impossibilité, c’est-à-dire de crise, je vous demande donc d’être arrangé vendredi matin, pour les deux raisons que voici :: 1° arrêter notre ligne de conduite si tout est rompu avec le Maine-et-Loire;2° empêcher, s’il y a moyen, Quatrebarbes de nous jeter la tête la première dans son pétrin.

Je vous embrasse tendrement.

A. C.

1Car le vendredi 7 octobre dont il est question dans la lettre est en 1881.

2Quatrebarbes, Charles Xavier François (1815-1885), rédacteur de L'Etoile.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «28 septembre 1881», correspondance-falloux [En ligne], 1881, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 25/04/2021