1879 |
27 juillet 1879
Octave Depeyre à Alfred de Falloux
Paris, ce 27 juillet 1879
Monsieur le comte,
Albert de Rességuier me communique dés sa réceptions votre lettre au sujet de mes conférences sur les écoles populaires. Une telle approbation et en termes si bienveillants m’a bien vivement touché et je tiens à vous en exprimer toute ma gratitude. Mais en outre de la question personnelle où vous me témoignez encore une fois une indulgence dont je sens tout le prix, il y a dans votre lettre une bien admirable page sur les devoirs que la liberté nous impose. Comment ne pas se sentir encouragé à la lutte par de telles paroles ! Je ne connais pas dans l’histoire de notre malheureux pays de périodes plus humiliante que celle qu’il traverse en ce moment. Quel gouvernement et quels hommes ! Un jour viendra où la France rougira de les avoir subis. Ce sera l’heure de la réaction du droit, de la justice et de l’honneur. Dieu veuille que nous soyons prêts pour ce jour-là, et que d’ici à ce moment tout le monde comprenne enfin où est le devoir, où sont les responsabilités. Albert de Rességuier m’a dit que son éminence le cardinal de Falloux1 était en ce moment au Bourg d’Iré. J’ai eu l’honneur de lui être présenté l’année dernière chez Mgr de Cahors. Je vous prie de lui faire agréer mes plus respectueux hommages.
Veuillez agréer, Monsieur le comte, la nouvelle assurance de ma haute considération et de mes sentiments dévoués.
O. Depeyre
Affectueux souvenir à Albert de R. s’il est encore auprès de vous. Beslay2 a fait un tirage de mon discours pour les abonnés. Le tirage principal est à la société bibliographique.
1Mgr Frédéric de Falloux, son frère.
2Beslay, François (1835-1883), avocat et journaliste. Avocat en 1856, il était entré en 1860 à la Société d'économie charitable où il s'était lié d'amitié avec Armand de Melun, un proche de Falloux. Entré au Français dés sa fondation, il en était le rédacteur en chef.
