Année 1857 |
12 juin 1857
Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury à Alfred de Falloux
Paris, 12 juin 1857
Monsieur, j’ai eu l’honneur de me présenter hier chez vous avec le désir de vous informer que, d’après le conseil de mes amis, je m’étais mis sur les rangs pour la succession de M. Brifaut1 à l’Académie française. Je n’étais pas venu solliciter votre suffrage pour une élection encore si éloignée, mais pour votre approbation pour ma démarche. J’ose espérer que vous ne l’accueillerez pas sans quelque indulgence. Ma candidature a pour appui et pour conseil quelques-uns de vos amis dans l’illustre compagnie dont vous êtes membres. Leur bienveillance m’encourage. Je ne demande qu’à prendre rang sérieusement parmi ceux que l’Académie pourra discuter et entre lesquels elle devra choisir. Je ne préjuge donc, monsieur, ni la détermination de mes amis ni la vôtre. J’ai voulu seulement vous donner un témoignage de la déférence qui vous est si légitimement due, en vous exprimant un désir et en vous informant d’une résolution qui n’engage pas ceux qui l’approuvent.
Veuillez, Monsieur, agréer la nouvelle assurance de ma haute considération et de mon parfait dévouement.
Cuvillier-Fleury
Permettez-moi de vous faire hommage de quelques volumes publiés par moi depuis 1850, et que vous recevrez, je l’espère avec bienveillance.
1Brifaut, Charles (1781-1857), poète. Rédacteur à la Gazette de France, il est, comme Falloux, légiimiste libéral. Il était entré à l'Académie française en 1826.
