Année 1857 |
5 septembre 1857
Claire de Rauzan à Alfred de Falloux
5 septembre 1857
Je ne puis vous dire le serrement de cœur avec lequel je pense à notre chère et adorable amie1, et à tout ce que vous devez éprouver vous auprès d’elle, privilégié je peux dire, pour recueillir les dernières pensées de cet esprit si élevé, de cette âme si belle, de ce cœur rajeuni par la souffrance et toujours plus tendre dans la douleur et c’est de cœur que je vous en remercie, le Père Lacordaire vous sera d’un grand secours au cœur. Il a tout ce qu’il faut aussi pour lui faire du bien à elle ! Pauvre femme, comprenez vous le vide qu’elle va laisser! Quelle foyer du bien va s’éteindre ! Quels rayons bienfaiteurs manqueront à tant de cœurs qu’elle savait ranimer, encourager, consoler ! J’y pense et repense avec vous c’est un quel rayon bienfaiteur manqueront à tant de corps qu’elle savait ranimer encourager consoler. J’y pense et repense avec une si vive douleur pour notre amie.
Adieu adieu Je vous plains et pourtant je vous aime.
Duchesse de Rauzan2
1Sophie Swetchine est alors mourante.
2Rauzan, Claire Henriette Philippine Benjamine, duchesse de (1799-1863), fille de la duchesse de Duras, elle avait épousé le duc Henri-Louis de Rauzan en 1819.