CECI n'est pas EXECUTE 6 juin 1881

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6 juin 1881

Amédée d'Andigné à Alfred de Falloux

6 Juin 1881

Mon très cher voisin et ami,

Je suis cloué sur mon lit de douleur, par une vieille blessure qui s’est tout d’un coup enflammé, qui a provoqué un très gros abcès dans mon avant-bras droit, et a nécessité une opération des plus douloureuses. Mais quel que soit mon état, je ne veux pas vous laisser ignorer le véritable coup qui m’a frappé, quand j’ai appris la mort, presque subite de votre charmante fille1 et la part sincère que je prends à votre immense douleur. Mademoiselle Loyde était de votre foyer, le rayon de soleil qui venait parfois irradier votre intérieur. On ne peut avoir pénétré dans ce milieu si calme du Bourg d’Iré, sans comprendre quelle vide y laissera l’absence de cette douce jeune fille. Vous êtes bien cruellement éprouvé dans ce monde, mon cher comte, espérons que Dieu vous en tienne compte un jour.

Recevez l’espérance des sentiments bien sympathiques de Madame d’Andigné et des miens, et l’expression de mes sentiments affectueux et dévoués.

Pour le Général d’Andigné2 qui ne peut signer.

A. d’Andigné3

1Loyde de Falloux (1842-1881), fille unique des Falloux. Atteinte de nanisme, elle fût de santé fragile.

2Andigné Henri Marie Léon d', marquis (1821-1895), militaire et homme politique. Pair de France en 1847, général de brigade en 1875, il était entré en politique en se faisant élire en 1876 au Sénat, comme candidat conservateur par le Maine-et-Loire. Il sera constamment réélu dans la chambre haute où il siégera jusqu'à son décès.

3Andigné, Amédée Marie Alexandre (1822-1889).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «6 juin 1881», correspondance-falloux [En ligne], 1881, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 29/01/2022