Année 1845 |
27 août 1845
Eugène de La Gournerie à Alfred de Falloux
Epigny près Ligueil1, 27 août 1845
Monsieur
Je suis bien reconnaissant du prix que vous avez l’obligeance d’attacher à mon suffrage. Ce suffrage a été parfaitement sincère ; c’est là son seul mérite ; et s’il a été exprimé avec sympathie cela tient naturellement à cette fraternité de la foi et de l’étude qui fait qu’on a quelquefois des amis sans les connaître.
J’aurais à vous remercier, moi aussi, Monsieur, de ce que vous avez dit de flatteur sur Rome chrétienne. Je regrette que votre histoire de Pie V2 n’eut pas encore parue à l’époque où je publiais cet ouvrage. Il m’eut été fort utile. Je ne renonce point au reste à y avoir recours non plus qu’à vos conseils pour l’amélioration d’une œuvre dont l’intention était bonne.
Veuillez m’excuser, Monsieur, de ne pas vous avoir plus tôt répondu. Mais votre lettre a fait un long voyage avant de me parvenir en Touraine où je passe ordinairement l’été. Vous voyez que j’étais fort loin de Nantes au moment où paraissait mon article. C’est ce qui vous expliquera certaines omissions et erreurs typographiques qui le rendaient parfois assez peu compréhensible. J’avais choisi <mot illisible> par ce que votre ouvrage avait déjà été apprécié par les journaux et revues de Paris et que j’étais bien aise de le faire connaître à la population religieuse de Nantes.
Croyez, Monsieur, à mon vif désir de faire votre connaissance autrement qu’avec la plume, et à mon sincère dévouement.
Votre très humble serviteur.
Eugène de La Gournerie
1En Indre-et-Loire.
2A. de Falloux venait d’écrire une biographie du pape de l'Inquisition, Histoire de Saint Pie V, pape de l'Ordre des frères prêcheurs, 2 vols., Paris, Sagnier et Bray, 1844.
