Année 1851 |
4 février 1851
Charles Giraud à Alfred de Falloux
4 février [1851]
Paris
Monsieur,
Aucun encouragement ne m’a été plus agréable et plus consolant que celui que je reçois de vous. Si je puis faire quelque bien en passant dans ce ministère1 c’est en suivant la trace de justice et de lumière que vous y avez si noblement marquée. Depuis que vous avez quitté les affaires un trouble regrettable agite les hautes régions du pouvoir et bien souvent les regards se reportent vers vous avec l’espérance que votre haute raison saurait y ramener la sérénité. Des hommes doués comme vous, Monsieur, pourrait conjurer bien des orages qui menacent notre pays. C’est vous dire combien est ardent notre vœu pour le rétablissement de votre santé. Si la division continue, nous ne sauverons pas ce pays, si facile pourtant à gouverner et à faire prospérer. Votre suffrage m’est bien précieux, Monsieur, car il me semble que vous avez laissé la pensée de conciliation, de religion, de désintéressement, qui seul m’a engagé à accepter des fonctions dont je n’ai ni recherché ni désiré l’honneur mais dont je n’ai pas cru devoir décliner la charge et la responsabilité.
M. de Rozin est fort heureux de votre souvenir bienveillant ; et son respectable aïeul se joint à lui et à moi pour vous offrir ainsi qu’à Madame de Falloux, l’hommage [mot illisible] de votre considération et de respectueux dévouement avec lequel je suis en particulier votre bien humble serviteur.
Ch. Giraud2
1Charles Giraud venait d’être nommé une deuxième fois comme Ministre de l’Instruction publiques et des Cultes.
2Giraud, Charles Joseph Barthélémy (1802-1881), juriste et homme politique, doyen de la faculté de droit de Paris. Il sera ministre de l’Instruction publique et des Cultes du 24 janvier 1851 au 10 avril 1851, puis du 26 octobre 1851 au 3 décembre 1851.
