Année 1857 |
18 mars 1857
Paul de Noailles à Alfred de Falloux
Mercredi 18 mars 1857
Monsieur et cher confrère1,
Je vous attends toujours à midi; Messieurs de Barante2 et Vitet viendront. Je prends la liberté de vous observer que Monsieur Villemain, secrétaire perpétuel, et qui était de la réunion chez Brifaut3, où l’on espérait votre discours, se formalisera peut-être de ce que cette petite réunion ait eu lieu chez moi sans qu’il en ait été averti. Bien qu’il doive entendre votre discours demain, (comme Monsieur Vitet) je pense qu’il serait sensible à la politesse que vous le feriez de l’engager pour aujourd’hui.
Vous pourriez lui écrire un mot de suite en l’engageant en mon nom comme au votre.
Votre très dévoué.
1Falloux venait d’être élu à l’Académie française.
2Prosper, Amable Brugière, baron de Barante (1782-1866), historien et homme politique. Préfet sous l'Empire, conseiller d’État sous la Restauration, il sera nommé pair de France en 1819. Élu député du Puy-de-Dôme dés le début de la Restauration il était un des principaux orateurs du parti des Doctrinaires. Devenu diplomate en 1820, il accueillera avec bienveillance l'avènement de la monarchie de Juillet apportant constamment son soutien à la majorité ministérielle. Définitivement éloigné de la scène politique après la révolution de 1848, il consacre son temps à l'écriture. On lui doit en effet de très nombreux travaux.
3Brifaut, Charles (1781-1857), poète. Rédacteur à la Gazette de France, il est, comme Falloux, légitimiste libéral. Il était entré à l'Académie française en 1826.