CECI n'est pas EXECUTE 14 juin 1862

Année 1862 |

14 juin 1862

Henri Perreyve à Alfred de Falloux

Epinay1, 14 juin 1862

Monsieur le comte,

Permettez-moi de vous dire avec quelle reconnaissance j’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Je l’ai lue avec une grande douceur et une égale confusion. Est-il possible, Monsieur, que vous ayez pensé tant de bien de mon pauvre discours de Jeanne d’Arc ? Je n’ose y croire parce que je le connais, et n’en puis en douter puisque vous le dites. J’accommode enfin des sentiments si contraires en pensant que vous voulez surtout m’encourager, Monsieur, et me donner par vos précieux éloges l’estime et le désir des biens que je n’ai pas. Je vous remercie d’autant plus. Après le trésor des critiques sincères il n’en est point de plus précieux à mon âge que celui des encouragements qui soutiennent, et votre indulgente parole <mot illisible> de me donner ce grand et cher secours .

Je crois comprendre par votre lettre que vous êtes encore souffrant. Combien je prie Dieu de vous rendre des forces qui sont les siennes et les nôtres ! Le soulagement que vous éprouvez à relire les lettres de notre saint et vénéré Père Lacordaire ne m’étonne point. Pour moi je ne l’ai pas un instant quitté. Je serai bien heureux, Monsieur, de vous entretenir cet hiver au sujet des diverses publications que je dois faire bientôt ? En ce moment même je voudrais réunir dans un très petit volume quelques lettres du Père à des jeunes hommes sur les devoirs de la vie religieuse et civile. Je crois que cette publication ferait un grand bien dans les écoles, les collèges et au milieu de la pauvre princesse de notre temps qui a des professeurs mais qui n’a pas un maître. Or, son vrai maître c’est lui, et il faut prolonger ce me semble autant que possible l’écho de son incomparable voix. Si vous possédiez ou si vous connaissiez, Monsieur, quelques lettres pouvant servir à augmenter un petit volume, je vois serais bien reconnaissant de me les faire parvenir. J’ose croire que ce serait faire une bonne œuvre en ce moment.

Je vous remercie profondément, Monsieur, de l’aimable invitation que vous daignez me faire pour le Bourg d’Iré ? Je désire de toute mon âme en profiter, et je l’espère un peu de la bonne Providence.

Veuillez agréer l’hommage ds sentiments très profondément respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur le Comte, votre très humble serviteur en J.C.

Henri Perreyve

1Epinayèsur-Seine, en Seine-Saint-Denis.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «14 juin 1862», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1862,mis à jour le : 27/07/2022