Année 1864 |
1er avril 1864
Albert Lemarchand à Alfred de Falloux
Angers, 1er avril 1864
Monsieur le comte, j’ai reçu et déjà lu presque en entier votre beau volume de la correspondance Du Révérend Père Lacordaire et de Madame Swetchine1. C’est un de ces livres attachants et supérieurs comme il en faudrait toujours à notre pensée pour la soutenir dans les hautes régions, et je vous remercie de me l’avoir envoyé. Je conserve, vous le savez, avec une bien vive reconnaissance, tous les témoignages déjà nombreux de votre bienveillant souvenir. Les lettres du père Lacordaire expliquent fidèlement le mouvement religieux qui s’est produit en France depuis les aventures de L’Avenir, et de plus elles nous montrent tous les accidents de la vie d’une grande âme. C’est le complément des Conférences2. Quant aux pages si bien dites de votre introduction, elles attestent une fois de plus combien votre foi est ferme, votre regard pénétrant et votre esprit attristé. Pourquoi votre libéralisme gêne-t-il l’aile de mon admiration ?
Veuillez agréer, Monsieur le comte, l’assurance de mes sentiments les plus respectueux et les plus dévoués.
Albert Lemarchand3
1Correspondance du R P. Lacordaire et de Madame Swetchine, Paris, Didier, 1864.
2Henri Lacordaire, Conférences de Notre-Dame de Paris, Paris, 3 tomes, 1848-1850
3Lemarchand Albert (1819-1889), ingénieur, bibliothécaire à la bibliothèque municipale d’Angers, collaborateur de la Revue d’Anjou et du Maine-et-Loire.
