Année 1864 |
20 août 1864
François Guizot à Alfred de Falloux
Val Richer1, 20 août 1864
Après le plaisir de reconnaître la vérité, je n’en connais pas de plus grand, monsieur et cher confrère que celui de rencontrer la sympathie. La vôtre m’a été très douce. Ce qu’il y a entre nous, de dissentiment ne donne que plus de prix à notre accord. Et comme, malgré ma longue vie et ses revers, je reste optimiste, j’ai la confiance que, si nous vivions habituellement ensemble, dans cette intimité où les âmes se découvrent et se pénétrant pleinement, l’accord serait encore bien plus profond et complet. Mais nous nous sommes à peine entrevus, et nous sommes probablement destinés à ne pas nous connaître et nous unir plus à fond. Dans cette imparfaite relation, je suis très touché des sentiments que vous voulez bien me témoigner, et je vous prie de croire que les miens y répondent bien sincèrement.
Guizot
Je regrette bien ce que vous me dites de votre santé. Vous êtes de ceux qui auraient besoin et droit de trouver leur corps toujours disponible au service de leur âme.
1Domaine, proche de Lisieux (Calvados), appartenant à François Guizot.