Année 1861 |
15 août 1861
Prosper de Barante à Alfred de Falloux
15 août 1861
Mr et très honoré confrère, Je regrette beaucoup le plaisir que vous nous aviez fait espérer; cette entorse est venue bien mal à propos. J'espère pourtant que vous en êtes guéri. Il faut donc ajourner l'année prochaine la promesse sur laquelle j'avais compté mais il me semble que le mot avenir ne se trouve plus dans le dictionnaire d'un académicien de 80 ans; ce qui est vraiment déplorable lorsque le présent est si triste. Je crois pourtant que je puis espérer de vous voir à Paris l'hiver prochain et nous pourrons nous affliger ensemble du choléra politique qui sévit sur les peuples et les gouvernements. J'ai reçu hier une lettre de Mme de Talleyrand1; elle n'est point contente de sa santé et se ressent encore de l'accident que sans doute vous savez. Elle ne fait donc encore aucun projet pour cet automne. Je crois pourtant qu'elle viendra à Rochecotte2 et à Valençay. Vous en profiterez mieux que moi.
Mme de Barante me charge de vous dire tous ses regrets et elle prend acte de votre promesse. Croyez mon cher confrère à ma sincère et respectueuse amitié. B