CECI n'est pas EXECUTE 15 janvier 1872

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15 janvier 1872

Léopold de Gaillard à Alfred de Falloux

Le correspondant, 15 janvier 1872

Mon cher Monsieur de Falloux,

Je vous remercie de l’envoi du numéro de l’Union de l’Ouest qui m’a fait connaître l’excellent article de Weiss1, sur votre discours à Versailles. Ce discours que je sais par cœur à force d’en avoir demandé le compte rendu à ceux qui l’ont entendu, est un programme excellent supérieurement tracé ; c’est à perdre toute patience et tout espoir que de voir comme il est interprété par ce qu’on appelle nos journaux, à Paris et en province. La haine de Veuillot ne trouve que trop de complices dans la bêtise universelle. De l’avis de beaucoup de nos amis de la chambre, il faut une réponse, et la seule réponse possible c’est la publication du discours. Rien ne serait plus facile que de vous laisser en dehors et de dire que trois ou quatre des invités M. de Meaux ayant réuni leurs notes et leurs souvenirs sont parvenus à remettre sur pied cette allocution familière et non destinée au public, et qu’ils trouvent à la publier le double avantage de confondre les calomniateurs et d’en faire profiter tout le monde. Franchement c’est cette dernière raison qui est sérieuse ; nous ne sommes pas assez riches pour nous passer le luxe de tant de raison et d’éloquence à huis clos. C’est ce que j’avais l’honneur de vous demander l’autre jour pour le Correspondant sous le nom d’articles de direction.

Il va sans dire, cher Monsieur, que le Correspondant du 25 janvier est tout à vous pour cette reproduction. De Meaux avec qui j’en ai longuement causé hier, m’a dit vous avoir envoyé un compte rendu presque sténographique de vos paroles. C’est celui-là que nous publierons avec un en-tête de dix lignes convenu entre nous. Croyez, je vous prie, au grand effet et au bon effet. Ces conseils intimes dévoués aux parties royalistes par Monsieur de Falloux, ferait à l’un et à l’autre le plus grand honneur. Je vous soumets cette idée, cher Monsieur, assuré que je sais que du Correspondant le discours passera dans une foule de journaux qui n’oseraient pas en assumer tout d’abord la responsabilité.

J’attends votre décision et vous prie de croire, cher Monsieur de Falloux, à mon plus absolu dévouement.

Léopold de Gaillard2

1Weiss, Jean-Jacques (1827-1891), professeur, journaliste politique et littéraire, fondateur du Journal de Paris, conseiller d’état de 1871 à 1879.

2L. de Gaillard est alors rédacteur en chef.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «15 janvier 1872», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1872,mis à jour le : 19/10/2022