1873 |
2 février 1873
François Lenormant à Alfred de Falloux
Paris, 2 février 1873
Monsieur le comte,
Le travail de mon père1 dont il est question dans une lettre de Madame Swetchine de septembre 1844 ne peut-être que l’un de ses articles sur les Associations religieuses dans la société chrétienne qui paraissait alors dans le Correspondant et qui furent réunis en volume en 1845. Ce fut vous le savez, son premier acte public de catholique.
Je suis bien touché de ce que vous voulez bien me dire à cette occasion sur mon père. Tout ce qui touche à sa mémoire est toujours mon premier intérêt. J’achève en ce moment la réimpression de ses anciens articles du Correspondant sur l’enseignement. C’est une chose à laquelle j’attache du prix, car je tiens à revendiquer pour lui le mérite de l’initiative des réformes dans l’instruction secondaire que l’on discute si fortement aujourd’hui et dont il traçait tout le programme dés 1845 et je crois pour ma part bonnes en elles-mêmes, quelle que soit la main qui les présente. M. Bréal2 a outrageusement publié les articles de mon frère sur l’Enseignement des langues anciennes sans le nommer une seule fois. Je rétablirai par ma réimpression ce qui lui appartient.
Veuillez agréer, Monsieur le comte, le nouvel hommage de mon profond et affectueux respect.
F. Lenormant
1Lenormant Charles (1802-1859), archéologue, il dirigea le Correspondant de 1845 à 1855.
2Michel Bréal (1832-1915), linguiste, auteur de plusieurs ouvrages sur les langues anciennes et les langues vivantes.