1875 |
28 septembre 1875
Clothilde de La Ferté-Meung à Alfred de Falloux
Château de Chanzy par la Macaudière (Loiret), 28 septembre 1875
Mon cher comte,
Il y a deux jours j’ai écrit de nouveau à Madame Castellane ; c’était d’abord un service de mon pauvre cœur et retrouver le cœur si plein de souvenirs et de regrets de celles dont le départ ne nous laisse en partage que la plus immense et le plus amère douleur ; en outre sa lettre ne me laissait pas sans inquiétude sur elle-même ; malheureusement la vôtre est loin de me rassurer. L’affection si vraie qui l’unissait à que je pleure me la rend bien chère, et la pitié que vous avez pour moi m’encourage à vous dire que ce serait unr vraie charité de me faire savoir de ses nouvelles. Il y a si longtemps que je la sais souffrante que j’en suis bien tourmenté. Plus que personne, mon cher comte, avec votre cœur et votre âme, vous sentez, j’en suis bien certain et l’immensité de ma perte et la profondeur de ma douleur. Je vous suis bien reconnaissante de la touchante marque de votre sympathie ; croyez bien, mon cher comte, que j’en garde toujours le souvenir.
Mise de La Ferté Meung
Adelaïde Christine Clothilde Molé de Champlatreux, marquise Mabire Jacques Antoine Fernand de La Ferté-Meung