1884 |
12 août 1884
Adolphe Perraud à Alfred de Falloux
Autun1, 12 août 1884
Monsieur le comte,
Je souhaite très fort que le pape2 prenne connaissance de votre article que je viens de lire. Avec les développements que je ne pouvais pas donner à ma pensée, et sous la plus belle forme littéraire, il y retrouvera la substance même d’un entretien très grave, je devrais dire très solennel, que j’ai eu l’honneur d’avoir avec lui le 2 avril, après lui avoir parlé de Monsieur Lagrange3 et de son livre, j’avais été amené à lui dire mon sentiment sur la situation faite à l’Église en France par l’école qui, particulièrement depuis 35 ans ne travaillait qu’à exaspérer ses adversaires et à diviser ses défenseurs.
Je crois pouvoir affirmer que du commencement à la fin de cette longue conversation, je fus écouté par le Saint-Père avec la plus visible bienveillance. Je serais bien surpris s’il ne lisait pas vos éloquentes pages avec la plus sympathique attention. On n’en sera moins satisfait, je le crains, rue de Grenelle d’où est certainement partie la note de la Semaine religieuse à laquelle vous avez si bien répondu.
Le chapitre de Dijon m’a chargé de faire l’oraison funèbre du très vénérable Mgr Rivet4. Permettez-moi de vous demander à ce sujet, Monsieur le comte, si, au nombre des écrits posthumes de Madame Swetchine ne se trouve pas un opuscule sur la vieillesse.
Avec tous mes vœux pour le bon résultat de votre saison d’Évian5, je vous prie, Monsieur le comte, de vouloir bien agréer l’hommage de mes sentiments très respectueux et dévoués.
Adolphe Louis évêque d’Autun.
1Siège épiscopal de la Saône-et-Loire.
3L’abbé Lagrange venait de publier Vie de Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans, 3 vol., Paris, 1883-1884.
4Mgr François-Victor Rivet (1796-1884), évêque de Dijon depuis 1838.Il mourut le 12 juillet 1884.
5Falloux y a séjourné pour soigner ses névralgies faciales.
