CECI n'est pas EXECUTE 8 janvier 1861

Année 1861 |

8 janvier 1861

Ludovic Vitet à Alfred de Falloux

Paris 8 janvier 1861

Mon cher ami, c’est à la demande du père Lacordaire que la séance avait été d’abord fixée aux 31 janvier1. C’est à sa prière qu’elle a été depuis avancée au 24. Il est dans l’impossibilité de venir à Paris en février. Sans cela tout le monde aurait été de votre avis. Février valait cent fois mieux. Mais ni M. Guizot, ni l’académie ne pouvait, vous le comprenez, violenter le récit pendulaire. Il a donc fallu se résigner au froid et à l’obscurité du triste mois où nous sommes. Si par surcroît il nous prive de vous, et si nous y perdons aussi Montalembert, la disgrâce sera complète, mais la faute, je vous le répète, en est au Père Lacordaire et rien qu’à lui. Je ne vous dirai pas d’en appeler à lui-même, car je doute, à supposer même un changement dans la résolution qu’il voulait demander à l’académie un nouveau changement de jour. Les dispositions sont prises, la commission se réunit le 17 pour entendre le discours. Ce serait trop de mobilité pour un débat. Cependant essayez, je ne voudrais pas vous en décourager si vous lui dites que la séance sera veuve de vos deux présences, peut-être se hasardera-t-il. Même peut-être aussi vous demandera-t-il un effort et vous persuadera-t-il qu’entre janvier et février la différence n’est pas tout à fait si radicale que vous semblez le croire. Quoi qu’il arrive, j’espère que nous vous aurons et je m’en réjouis en vous serrant la main comme toujours, et de tout cœur.

Vitet

1C’est en définitive le 24 janvier 1861 que Lacordaire sera reçu à l’Académie française.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «8 janvier 1861», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1861,mis à jour le : 20/03/2023