CECI n'est pas EXECUTE 25 novembre 1868

Année 1868 |

25 novembre 1868

Ludovic Vitet à Alfred de Falloux

La Grange St Julien (Gironde)

25 Novembre 1868

Mon cher ami, si, comme on le dit, vous êtes à Angerville1, si ce bon, cet excellent confrère2, si ce puissant et admirable esprit respire encore, si tout n’est pas fini, s’il vous parle et si vous lui parlez, dites-lui mon nom je vous en prie, et ma désolation de le voir partir ainsi, comme il nous manquera ! Quel vide dans nos rangs ! J’en ai le cœur brisé. Mais comme il meurt admirablement et qu’il faut lui envier cette grande façon de quitter ce monde : elle lui était bien dure : après tant de vaillants efforts pour les autres, c’était justice qu’il en eut un suprême pour lui-même.

S’il n’y a plus de paroles à lui dire, ni même à lui serrer la main pour moi, unissez-moi à vos prières pour lui.

Il faut nous en adresser davantage, mon cher ami, à mesure que nous devenons plus faibles et moins nombreux.

Tout à vous de tout cœur.

Vitet

1Situé dans le Loiret, le château d'Angerville était la demeure de Berryer.

2Berryer est en train de mourir. Falloux est alors à ses côtés, à Angerville.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «25 novembre 1868», correspondance-falloux [En ligne], Année 1852-1870, Second Empire, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1868,mis à jour le : 22/03/2023