CECI n'est pas EXECUTE Veuillot, Louis (1813-1883)

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Veuillot, Louis (1813-1883)

Veuillot, Louis (1813-1883), journaliste et homme de lettres. Né à Boynes (Loiret), Louis Veuillot est issu d'un milieu populaire déchristianisé. Fils d'un tonnelier  venu s'installer à Paris, il fut contraint, à treize ans, de quitter l'école pour gagner sa vie. Placé comme clerc auprès d'un avoué parisien, il se fait remarquer pour ses qualités d'écrivain. Dés l'âge de dix-sept ans, il est engagé ans comme rédacteur à l’Écho de Rouen, journal appartenant au parti de la résistance. Deux ans plus tard, il devient rédacteur en chef du Mémorial de la Dordogne, une feuille gouvernementale. Revenu à Paris en 1837, il entre à La Charte de 1830, le journal de Guizot, puis six mois plus tard à La Paix, un journal doctrinaire. Un voyage à Rome effectué l'année suivante va définitivement décider de ses orientations futures. Sa conversion au catholicisme va offrir à l’Église l'un de ses défenseurs les plus brillants et les plus efficaces. Avant même son retour de Rome, il clame haut et fort sa récente conversion avant de faire paraître plusieurs ouvrages où s'affirme ses convictions, Les Pèlerinages de Suisse en 1838 et Rome et Lorette en 1841. Dés 1840, Louis Veuillot met sa plume au service de la défense du catholicisme en entrant comme rédacteur à L'Univers, le journal fondé par l'abbé Migne dont la devise est «Catholique avant tout». A partir de 1843, il contribue activement par ses articles au combat mené par Montalembert en faveur de la liberté de l'enseignement. C'est l'heure de l'entente parfaite entre tous les catholiques. La Seconde République et en particulier le vote de la loi d'enseignement de 1850 (dite Loi Falloux) met un terme à cette entente. Veuillot, devenu entre temps rédacteur en chef de L'Univers dont il a fait un puissant organe de presse, reproche aux auteurs de la loi d'avoir fait des concessions ; à ses yeux, elle est condamnable car elle n'accorde pas à l’Église une liberté totale. Désormais, les catholiques vont se scinder en catholiques intransigeants, avec à leur tête, Veuillot, et en catholiques libéraux dont les figures majeures sont alors Montalembert, Falloux, Lacordaire et Mgr Dupanloup. Le soutien de Veuillot au coup d'état du 2 décembre ne fait qu'entériner la rupture. A partir de 1855, la reprise en main du Correspondant par Montalembert et ses amis va régulièrement alimenter les désaccords entre intransigeants et libéraux. Dés 1856, suite à la première partie d'une étude que venait de publier Falloux dans le Correspondant du mois d'avril, Le Parti catholique. Ce qu'il a été et ce qu'il est devenu, qui était une attaque en règle de L'Univers accusé d'être à l'origine de la division des catholiques, Veuillot avait riposté par une diatribe acerbe, Le parti catholique. Réponse à M. de Falloux. L'année suivante un violent pamphlet L'Univers jugé par lui-même dénonce les outrances de son rédacteur en chef et ses compromissions avec le pouvoir. Il faudra la réorientation de la politique romaine de Napoléon III pour que Veuillot se décide à entrer résolument dans l'opposition au régime. Le 29 janvier 1860, Veuillot décida de publier dans L'Univers du 29 janvier 1860 l'encyclique Nullis certe verbis par laquelle Pie IX blâmait la politique de Napoléon III à l'égard du saint-Siège. Le soir même, un décret impérial annonçait la suppression de L'Univers. Ce n'est qu'en 1867 que L'Univers fut autorisé à reparaître. La polémique avec les catholiques libéraux retrouva toute sa vigueur au moment du concile Vatican de 1870 et en particulier lors de la proclamation de l’infaillibilité pontificale que soutenait avec toute la vigueur de sa plume Veuillot et que les catholiques libéraux jugeaient inopportune. Après la défaite de Sedan, qu'il perçoit comme un châtiment divin, Veuillot, rallié au légitimisme, désapprouve toutes les tentatives de fusion en faveur d'une monarchie libérale qui a les faveurs de Falloux et contre lequel il continue de polémiquer. Diminué par une attaque cérébrale (1874), il cède peu à peu la direction du journal à son frère cadet Eugène.

Outre ceux mentionnés plus haut, on lui doit de très nombreux ouvrages parmi lesquels :

 

-L'honnête femme, Paris, Waille, 1844, 2 vol.

-Les Libres penseurs, Paris, J. Lecoffre, 1848, 495 p.

-Çà et là, Paris, Gaume frères et J. Duprey, 1860, 2 vol.

-Le parfum de Rome, Paris, Gaume frères et J. Duprey, 1862, 2 vol.

-L'illusion libérale, Paris, Palmé, 1866, 160 p.

-Les odeurs de Paris, Paris, Palmé, 1867, 498 p.

Mentionnons par ailleurs le poète, auteur de Filles de Babylone, son œuvre maîtresse.

Plusieurs biographies lui ont été consacrées:

Pierrard, Pierre, Louis Veuillot, vol. 12, Paris, Beauchesne, 1998, 273 p.

Laurioz, Pierre-Yves, Louis Veuillot : soldat de Dieu, éd. de Paris, 2005, 222 p.

Le Roux, Benoît, Louis Veuillot : un homme, un combat, éd. Pierre Tequi, 2005, 300 p.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «Veuillot, Louis (1813-1883)», correspondance-falloux [En ligne], Compléments historiographiques, Biographies des correspondants, V,mis à jour le : 14/03/2014