Année 1849 |
Juillet 1849
Adolphe Thiers à Alfred de Falloux
[Juillet 1849]
Mon cher ministre,
J'aurai voulu vous voir parce qu'il est plus facile de causer que d'écrire. C'est là le motif de mon retard pour vous répondre. Ce que vous souhaitez est impossible. La commission n'aura pas fini, quoi qu'on fasse, avant 15 ou 20 jours, le rapport compris. Je défie que les trois lectures, <mot même sans les trois lectures puissent se <mot illisible> en 15 jours quand on connaît les assemblées on sait bien que c'est impossible. Du reste, je suis pour ma part dans l'impossibilité de rester ici jusqu'aux 15 août. Je partirai le Ier août pour prendre en congé, que mon médecin déclare indispensable. Si je vous suis bon à quelque chose dans la discussion remettez donc après la prorogation. Ce que je vous conseille c'est de mettre la prorogation du 1er août 1er octobre. Nous reviendrons frais et dispos et nous nous battrons bien. Je vous conseille de faire avancer la prorogation au lieu de la reculer. Il faut à tout le monde au pouvoir comme aux affaires commerciales, le silence d'une prorogation.
Ainsi suivez mon avis : du 1er août au 1er octobre en mettant votre loi1 la première après la prorogation.
Tout à vous.
A. Thiers