Année 1851 |
14 janvier 1851
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
14 janvier 1851
Cher ami,
Je ne vous dit pas le vide que vous avez laissé ici, parce que je me crois le droit de me reposer sur ce que vous en devinez et que je vais courir aux affaires pour épargner du moins sur votre temps que je gaspille tout ce que je pourrai vous dire sans vous rien apprendre. D'abord faites mes compliments au duc de Valmy sur son très admirable et très complet article que m'apporte L'Union d'aujourd'hui. Dites-moi aussi ce que deviennent les chances Duplessis Bouley1 et par conséquent celle du Bourg d'Iré. Albert2 a dû recevoir hier la première moitié de notre manuscrit3. Veuillez le tirer de ses mains et le porter à M. Buloz4 avec mes trois conditions qui sont avant tout et sine qua non - le 1er février - les plus gros caractères de la revue - les épreuves à 8 ou 10 exemplaires pour communiquer aux journaux - le tout pour le cas où Albert ne mettrait pas son veto à la publication, veto que j'accepterais sans difficulté. Remerciez beaucoup la duchesse de Luynes5 de toute sa bienveillance. Je suis fort disposé à en profiter. Mais y êtes-vous sûr que celle des ducs le soit, aussi accommodante ? Quant à moi je suis tout décidé à les prendre au mot, si vous m'écrivez que le rez-de-chaussée beaucoup plus près de la chambre dans la même rue dont vous avait parlé Marquet est trop cher ou n'a pas de pièces au midi, si vous m'en n'écrivez autant du petit hôtel Talaru dont je ne me rappelle plus du tout la distribution. Je serais surtout immédiatement décidé pour l'appartement Tinguyi, si vous amenez le Duc de Luynes à le laisser au même prix en n'y ajoutant que celui de l'écurie et de la remise. Je souhaiterais beaucoup aussi un bail de 12 ans ; car je voudrais m'emménager une fois pour toutes et ne plus remuer un meuble d'ici au mariage de Loyde6, si Dieu m'accorde de le voir. Je ne voudrais en tout cas, à aucun prix, d'un bail qui me rejetât dans la rue d'ici à 3 ou 6 ans. Merci de tout votre ennui <mot illisible>. Merci plus encore de la correspondance S[ain]t Chéron7. S'il y a quelque chose à payer, faites-le acquitter par Albert. Personne ne me parle plus de Mme de Swetchine. J'en conclus qu'elle est encore au couvent et que vous m'avertirez quant elle en sera sortie. Je vous embrasse et vous dit au revoir.
Alfred