Année 1855 |
16 février 1855
Alfred de Falloux à Narcisse-Achille de Salvandy
Vendredi [16 février] 1855*
Je ne sais pas résister à de telles séductions, mon bien cher comte, et je quitte mes sabots pour courir à vous! J’arriverai à Angers mardi pour prendre le chemin de fer de l’après-midi (deux heures). J'entre dans ce détail parce que si, contre votre attente et mon espoir, il survenait d'ici là quelque changement de date, je vous demanderai en grâce de la faire dire chez M. Bertou (80, rue de Lille), qui me ferait avertir par dépêche télégraphique à Angers. Je n'irais pas plus loin, retournerais à mes affaires et me réserverais pour la nouvelle fixation de séance. C'est vous dire que je souhaite seulement vous entendre), vous applaudir, m'unir de cœur et d'âme à une solennité dont vous ferez si noblement ressortir les moindres nuances, et rentrer immédiatement après à mes ouvriers auxquels je suis indispensable pour quelques encore. Merci mille fois, bien cher comte, et je suis toujours prêt à me permettre de dire bien cher ami, tant c'est le mot vrai de votre constante bonté et de mon profond attachement.
A. de Falloux
P.S. J'ose compter sur vous pour une place, car je me suis laissé oublier par M. Berryer depuis mon départ et je le suppose moins puissant que vous dans le palais dont vous lui faites les honneurs (22 fév. 55)1.
*Lettre publiée par Paul Bonnefon, Deux élections académiques sous le Second Empire; le comte de Falloux et le poète Jos. Autran, L'Amateur d'autographes, n°1, janv. 1911.