Année 1865 |
7 août 1865
Camille de Meaux à Alfred de Falloux
Ecotay, 7 août 1865
M. Lavedan et le P. Galitzin1 me préviennent qu'on va me demander un petit article sur le livre de M. Keller relatif à l'Encyclique2, livre dirigé paraît-il contre nous. Je ne connais pas encore ce livre. Je dois le recevoir aujourd'hui. Mais ma première impression est que mieux vaut ne rien dire. Je viens toutefois vous demander conseil, attachant le plus grand <mot illisible>à m'appuyer Sur vous et d'autant plus disposés à vous écouter que mon opinion au sujet d'un livre que je ne connais pas encore ne peut évidemment être fort éclairé. Mettez-moi donc je vous prie en mesure de répondre lorsque m'arrivera la demande dont je suis menacé. J'ai reçu ces jours-ci une longue lettre de Lavedan en réponse à une lettre très développée que je lui avais écrite lorsque je croyais l'affaire du Correspondant arrangée3. Or, il n'en est rien ou plutôt Lavedan est décidé à examiner les répugnances qu'à montré Cochin (bien qu'il ait enfin retiré son veto) les défiances antérieures et peut-être plus justifiées qu'il ne veut bien le dire que lui avaient attiré ses indiscrétions les reproches mêmes qu'il en avait reçu tout cela a déterminé Lavedan moitié par délicatesse moitié je crains avec dépit, à renoncer à cette ressource qui s'offrait à lui. La lettre est d'ailleurs en termes très convenables, très cordiale pour moi qui reste plus que d'autres peut-être en mesure de le calmer et de lui faire entendre raison ; mais elle est triste et découragée. Évidemment ses rapports avec le père Galitzin ne sont pas en voie de s'améliorer et ce que je crains encore davantage l'entrain pour notre œuvre diminue. Il devra résulter de tout cela qu'il faudra lui allouer les trois mille francs réclamés par lui au début pour nous appartenir tout entier et par conséquent il devient de plus en plus nécessaire de trouver une situation au P. G[alitzin]. Car pour nous autant que pour lui, pour nos propres rapports avec Lavedan autant qu'à cause des égards que nous devons à ce collaborateur aussi dévoué appelé par nous-mêmes je n'admets pas que la position du P. G[alitzin] au Correspondant puisse être modifiée d'une autre manière. Je n'ai pas encore de réponse de mon beau-père que j'ai beaucoup pressé de faire une tentative. Songer de votre côté ce qu'il est possible d'essayer. Ma mère se rétablit avec une extrême lenteur. Combien je souhaite que Mme de Falloux ait été contente de vous à son retour de Caradeuc. Veuillez lui faire agréer mes dévoués hommages. Vous savez mon fidèle et respectueux attachement.
C. de Meaux