Année 1867 |
15 février 1867
Alfred de Falloux à Gabriel Andral
15 février 1867
Cher Mr Andral,
J'ai commis hier un oubli que je me reproche extrêmement et que j'ai très à cœur de réparer. Je voulais vous prier d'offrir ma très profonde reconnaissance à M. Albert Gigot1 dont je sais mal l'adresse et à qui j'ai adressé cet été rue de Rennes une lettre qui, je crois bien, a été perdue. Sa fermeté de résolution et son habileté de rédaction viennent de nous rendre un signalé service. La circulaire Vandal2, était bien faite pour soulever l'opinion à elle toute seule; néanmoins je suis convaincu que si cette affaire n'eut pas été engagé de main de maître comme elle l'a été, on serait parvenu à l'étouffer et qu'il y aurait une noire ingratitude à ne pas rendre les plus grands hommages à M. Janicot3 et à M. Gigot. Si vous voulez bien vous faire mon interprète auprès de tous deux, vous me ferez grand honneur et grand plaisir. Puisque je suis conduit à un si long post-scriptum à ma lettre d'hier, je me décide à le compléter en mettant sous la même enveloppe l'extrait de L'Union de l'Ouest ci joint. Ma notice sur M. Bougler4 ne comporte pas de lecteurs parisiens, mais elle contient une citation de Bossuet qui vous amusera vous qui connaissez la situation angevine. Il me semble que c'est aussi une citation qui peut un jour ou l'autre trouver sa place ailleurs et que je me sais bon gré d'avoir exhumée. Bossuet savait tellement se placer dans le vrai qu'à quelque date et à quelqu'à-propos qu'on l'invoque il a toujours l'air d'avoir voulu parler de l'événement contemporain dont on le rapproche. Je vous quitte pour aller au devant du discours impérial qui voyage en ce moment de Segré au Bourg d'Iré.