1873 |
11 mars 1873
Edouard Hervé à Alfred de Falloux
Paris, le 11 mars 1873
Monsieur,
Si vous réalisez la bonne pensée de venir à Paris un peu avant la fin de mars, seriez vous assez obligeant pour m'annoncer d'avance l'époque de votre arrivée et pour m'accorder une des premières soirées que vous passerez à Paris. Voici ma pensée. Je voudrais vous réunir avec Mgr le comte de Paris1, M. Guizot, M. le duc de Bisaccia, M. le duc de Broglie et quelques autres personnes. La conversation aurait quelque intérêt. Elle permettrait peut-être de remettre sur le tapis certaines idées qui ont été fort délaissées depuis quelques temps. Je sais d'avance que le comte de Paris aurait très grand plaisir à vous voir et qu'il accepterait l'invitation. Je n'ai pas voulu parler à M. Guizot et aux autres personnes avant d'avoir votre propre sentiment. J'espère que vous ne nous le refuserez pas. Votre présence dans cette réunion aurait beaucoup d'utilité et votre parole beaucoup d'autorité. Si vous acceptez, je vous serais très obligé de vouloir bien choisir un jeudi ou un autre jour où l'on de fasse pas maigre. Le carême fait qu'on est très limité pour les jours où l'on veut avoir quelques personnes à dîner. D'un autre coté je désirerai bien vivement être fixé un peu d'avance, parce que j'ai à réunir des personnes qui sont toutes fort invitées. Mon adresse est maintenant rue Scribe n° 3.
J'apprends avec tristesse que votre santé vous cause toujours des tribulations. J'espérais qu'elles avaient, sinon totalement cessé, du moins beaucoup diminué. Veuillez agréer Monsieur l'expression de mes sentiments respectueux.
Hervé