1880 |
24 août 1880
Vincent Audren de Kerdrel à Alfred de Falloux
Paris, 18 rue de Grenelle, 24 août 1880
Cher ami,
En attendant que mes collègues de la droite, de plus en plus inexacts arrivent à une réunion parlementaire où j'ai eu la naïveté comme toujours d'être le premier rendu, je viens vous poser une question dont je suis chargé près de vous. M. Oscar de Vallée1 est sans doute dans l'hésitation au sujet de sa candidature et se demande s'il doit la poser. Je parle bien entendu de sa candidature académique. Ce n'est pas lui qui me l'a dit, c'est un intermédiaire et c'est le même intermédiaire qui m'a prié de vous demander si le dit M. de V aurait quelque chance de succès dans votre opinion ? Je ne sais pas au juste ce qu'il appelle succès, ce peut être un avantage relatif, une minorité respectable comme ce peut être le triomphe absolu, c'est à dire la majorité ! Enfin vous en savez aussi long que moi et vous voila en mesure de répondre, si vous êtes toutefois suffisamment renseigné je transmettrai votre réponse qui me parait devoir servir de [mot illisible] à la résolution de mon honorable collègue. Tout à vous du meilleur cœur. Kerdrel
P.S. Mes collègues sont arrivés je suis dans l'obligation de fermer la lettre et dans l'impossibilité de vous parler politique.