1874 |
14 septembre 1874
Alfred de Falloux à Auguste Boucher
Bourg d'Iré, 14 septembre 1874
Monsieur,
Je lis toujours vos chroniques avec reconnaissance, et sans aucune prétention d'y intervenir ; mais je vous demande pour cette fois la permission de déroger un peu à ma réserve, en appelant votre attention sur la lettre de M. de Rességuier à ses électeurs du Gers1. Le Journal de Paris et le Français lui ont déjà rendu pleine justice, et je considérerais comme fort regrettable que le Correspondant n'y ajoutait pas l'autorité de sa sanction.
Parmi les vérités opportunes que M. de Rességuier met en lumière, il en est une que je croirais particulièrement utile de développer, c'est que les principes ne sauvent pas un pays à eux seuls, et que la Restauration a sombré le jour où elle a confié ses destinées à des conseillers funestes qui s'appliquent aujourd'hui à perdre le petits-fils comme ils ont perdu l'aïeul. Il y a là d'inépuisables enseignements sur lesquels nous ne devons jamais nous taire, car l'aveuglement et la passion n'ont jamais été plus violents et plus criminels qu'aujourd'hui. Veuillez agréer, Monsieur, l'hommage bien sincère de mes sentiments les plus cordialement dévoués.
Falloux