1881 |
13 janvier 1881
Louis-Joseph Buffet à Alfred de Falloux
Paris, 13 janvier 1881
Cher ancien collègue,
Je viens de recevoir votre admirable écrit sur l'Unité nationale. Je l'avais lu déjà dans le Correspondant1, mais cet envoi, dont je crois vous être redevable et dont je vous remercie infiniment m'a été une occasion de le relire et j'ai été plus entraîné encore, s'il est possible, qu'à la première lecture par le sentiment si patriotique et si vraiment libéral qui anime ces pages éloquentes. Je voudrais qu'elles fussent connues de tous les français dont le bons sens n'a pas été complètement obscurci par les passions révolutionnaires. Que ne pouvez-vous dire tout cela à la tribune ? Je déplore plus que jamais votre éloignement des assemblées et je vois, je vous l'affirme, dans le concours affligeant et bizarre des circonstances qui vous en a écarté depuis si longtemps, un présage de la durée de nos épreuves. J'ai pensé et dit bien souvent qui si vous eussiez été au milieu de nous en 1873, les choses aurait [sic] pu tourner autrement.
Je saisis avec empressement cette occasion de vous témoigner tous mes sentiments de vieille et bien profonde affection.
L. V. Buffet