CECI n'est pas EXECUTE 20 février 1883

1883 |

20 février 1883

Albert de Rességuier à Alfred de Falloux

Paris 20 février 1883

Cher ami, à l’exemple de nos députés qui se sont ajournés à jeudi pour laisser venir au monde soit le ministère Ferry, soit le ministère Freyssinet1 qui ne valent pas mieux l’un que l’autre2, ne faisons, aujourd’hui, si vous le voulez bien, que nos petites affaires et parlons de la réunion projetée de Rochecotte. N'y ayant réellement aucun empêchement absolu, je ne me consolerais pas d’y manquer si ma présence vous y paraît le moins du monde utile à la lecture de votre travail et aux décisions que vous avez à prendre à ce sujet. Je n’ai d’autres obstacles à ce déplacement que ce que vous connaissez et que vous pouvez juger aussi bien que moi et qui ne sont nullement insurmontables : - le séjour des Pérignon et le retour de la disposition nerveuse de Geneviève3 ; Berthe4 à laquelle je n’ai pas fait en décembre et janvier, la visite qu’elle attendait de moi en Nivernais5. Quelques soins ennuyeux pour ma propre santé que je puis à tout prendre faire, à peu près aussi bien à Rochecotte qu’ici et rien de plus. Je n’hésiterais donc pas à aller vous joindre et à aller passer une semaine avec vous, n’importe où, si vous ne vous annonciez pas à Paris, pour tout de suite après Pâques et si nous ne pouvions y avoir, au coin de mon feu ou du vôtre, porte close et avec quel auditeur que vous désignerez, des séances de lecture beaucoup plus tranquille et non moins efficaces que ne le seront celles de Rochecotte. Cela dit, cher ami, je m’en remets, absolument à vous et, suivant votre réponse, vous pouvez compter que je serai exact à votre rendez-vous. Lavedan qui était d’abord, plein de zèle a été, subitement, refroidi par la perspective de se rencontrer avec H. de S. vous savez si je tiens au souvenir de tout ce qui vous disant tour et vous soigne à Bourg d’Iré. Tous les Pérignon et tous les Benoist6 vous embrassent comme je vous embrasse moi-même.

A.R.

Notes

1Freycinet, Charles Louis de Saulces de (1828-1893), ingénieur polytechnicien et homme politique. Après avoir débuté sa carrière professionnelle dans l'administration des Travaux publics en 1852, à Chartres, puis à Bordeaux, il devint par la suite chef de l'exploitation de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Collaborateur de Gambetta dans le gouvernement de la Défense nationale en 1870-1871, il entra au Sénat en 1876 il siégea avec la gauche républicaine. Le 14 décembre 1877, il fit partie du ministère Dufaure-Waddington il occupa le portefeuille des Travaux publics. Il fut par la suite président du Conseil à quatre reprises (28 décembre 1879-23 septembre 1880 ; 30 janvier 1882-7 août 1882 ; 7 janvier-16 décembre 1886 ; 17 mars 1890-27 février 1892). Il avait soutenu les projets de laïcisation et de scolarité obligatoire de J. Ferry.
2C'est en définitive Jules Ferry qui obtiendra l'investiture, le 21 février 1883. Il demeurera chef du gouvernement jusqu'au 30 mars 1885, victime du désastre de Long San, au Tonkin.
3Geneviève de Pérignon, née de Rességuier (1842-1904), fille aînée d'A. De Rességuier ; elle avait épousé, en 1865, le marquis Henri de Pérignon (1840-1889).
4Berthe Benoist d'Azy, née de Rességuier (1850-1890), fille cadette d'A. de Rességuier ; elle avait épousé, en 1875, le baron Augustin Rose Ange Benoist d'Azy (1829-1890).  
5Le  château d'Azy, leur lieu de résidence, est situé dans la Nièvre.
6Voir note ci-dessus.

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «20 février 1883», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, 1883, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES,mis à jour le : 08/03/2012