Année 1859 |
Mars 1859
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Mars 1859
Cher ami,
Je n'ai absolument entendu parler de quoi que soit de l'évêque de Rennes1. La poursuite est donc de pure invention comme mon exil dont la nouvelle m'arrive par tous les courriers. Les articles du marquis de Brézé2 avaient bien été le sujet d'une de nos conversations et je suis charmé que vous ayez pu lui en transmettre quelque chose. Je vous avais dit les torts du Correspondant à son égard, mais il vaut mieux que vous les ayez oubliés, puisqu'il ne vous en a pas parlé le premier, il préfère sans doute que l'Union soit censée avoir reçu une primeur. J'ai communiqué à Livonnière3 qui en sera désespéré, la résolution du Correspondant4 à son sujet. Voudriez-vous prier très instamment Cochin de s'assurer que du moins le manuscrit ne sera pas égaré, car il voudra lui donner une autre destination. Le plus sûr me semblerait de l'ôter d'abord à Douhaire5 et de le déposer dans un de vos tiroirs. Merci mille fois, cher ami, de l'envoi de ce matin. Veuillez assurer le jeune prince de Broglie6 de toute ma reconnaissance que je serais bien empressé de lui exprimer moi-même. Je n'avais pas écrit à Melle Rostopchine7 par ce que je croyais être sûr de l'avoir interrogé avant son départ, mais puisque tout semble désespérés du côté de Moscou, je m'en vais lui écrire à tout hasard. Je n'ajoute rien sur le bonheur que nous a causé la présence du père Gagarin, et sur vos travaux communs. Il va vous mettre simplement au courant et je compte sur vous pour lui répéter de votre côté toute ma reconnaissance. Il est fortement d'avis de la publication de Mme Swetchine dans le Correspondant. Au revoir, au revoir prochain, cher ami.
Alfred
Le père Gagarin vous remettra le premier chapitre de la vie8, destiné à Cochin et au Correspondant si rien n'est changé dans leur assentiment.