Année 1859 |
9 novembre 1859
Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux
Augerville la Rivière, 9 novembre 1859
Mon bien cher ami, j'ai fort regretté d'avoir manqué l'occasion de vous voir au moment où passant par Paris vous avait laissé chez moi un petit mot bien amical. J'aurais été charmé de causer en liberté et sûreté de secret avec vous et sur mes derniers voyages et sur une lettre que j'ai reçue ici et sur une lettre que notre ami Rességuier m'a écrite. De tous ces choses il n'est guère possible aujourd'hui de s'entretenir avec l'entremise de la poste. Nous aurions bien à le dire plus en ce moment ; le procès fait à M. de Montalembert plus qu'au Correspondant1 ne vous amènera-t-il pas à Paris malgré la mauvaise saison. Si elles s'adoucit vous devriez bien entreprendre le voyage. Dans cette lutte personnelle, je m'engagerais avec plus de confiance en moi-même si j'en avais causé avec vous. J'étais au Berry quand vous avez traversé Paris, j'étais là chez des amis auprès desquels il m'est venu l'idée de recourir à vous pour savoir s'il peut y avoir <mot illisible> réciproque à nouer une affaire dont j'ai appris qu'il avait déjà été dit quelque mot qui n'ont pas eu de suite faute de renseignements assez complets. Il s'agit d'un habitant de votre Anjou, que bien vous connaissez et dont le nom est des meilleures de votre contrée. Ce qu'on m'a dit de lui, surtout ce que m'en a dit Fernand de La Feronnais2 avec qui j'ai passé quelques jours chez nos amis du Berry, m'a fait désirer que la négociation put être reprise et je souhaiterais qu'elle le fut par vous. Nous en parlerons si vous venez à Paris comme je le désire. Je compte y rentrer les 19 ou le 20 de ce mois, je ne pense pas que l'affaire Montalembert puisse venir plus tôt à l'audience3.
Adieu et au revoir mon honorable et bien cher ami, je vous embrasse avec le sentiment d'une affection bien cordiale.
Berryer
Je pars pour Dunkerque demain matin mais je reviendrai ici dans trois jours.