Année 1851 |
1er novembre 1851
Pierre-Antoine Berryer à Alfred de Falloux
Augerville-la-Rivière, Ier novembre 1851
Je reçois, mon cher ami, la lettre que, de votre part, Albert de Rességuier ma écrite. Je suis charmé d'avoir de ses nouvelles et de nouvelles assurances de son amitié mais je m'afflige fort de voir que vous n'avez pu prendre la plume vous-même et que vos cruelles souffrances ne vous donnent pas de répit. Je vous ai dit mon chagrin de l'imbroglio de projets de voyage qui vous a empêché de venir à Grandville1 et m'y a retenu pendant les jours que j'espérais <mot illisible> au Bourg d'Iré ou passer avec vous chez notre amie. J'étais malencontreux à ce moment-là, et revenant de Port Saint-Père2, j'ai cheminé sans le savoir aux environs de Tours avec Mme la Duchesse de Sagan3, qu'à mon grand regret je n'ai aperçue et saluée qu'au moment où l'irrésistible vapeur l'emporter loin de moi. J'ai bien regretté de n'avoir pas l'honneur et le bonheur d'être averti de sa présence en France. Rességuier me dit qu'elle rentrera à Paris la semaine prochaine ; pour moins de contentement, je suis en ce moment entouré de quelques amis auxquels je fais tous les honneurs de la maison. Mais je les quitterai pendant un jour et j'irai avant le douze porter mes hommages à la duchesse et solliciter quelques bons conseils de son éminent esprit. Mais vous, mon ami, n'aurez-vous pas force et santé suffisante pour faire bientôt un séjour à Paris ? J'ai grand désir de prendre confiance en mes pensées en les soumettant à votre examen ; il nous est nécessaire de causer, et ce me serait grande joie de vous voir en état de venir chercher l'entretien. Redites mes respectueux et sincères compliments à Madame de Falloux, mes remerciements à Albert s'il est encore près et demeurez toujours en pleine assurance du grand attachement que je vous ai voué. Berryer