CECI n'est pas EXECUTE 20 janvier 1861

Année 1861 |

20 janvier 1861

Pierre-Antoine Berryer à Marie de Falloux

Paris, 20 janvier 1861

Madame, Je suis tout à fait désolé par les nouvelles que vous voulez bien me donner de la crise douloureuse que M. de Falloux vient de traverser. Le retour de ses souffrances m'afflige profondément ; tous ses amis, et ils sont nombreux, en gémissent comme moi et nous auront tous bien du regret s'il ne peut pas assister jeudi prochain à la réception du père Lacordaire1. J'espère encore que malgré la rigueur de la saison et grâces [sic] aux bons soins dont il est entouré, ses forces lui permettront d'entreprendre le voyage. Puisse-t-il nous arriver la veille. Je viens d'apprendre par M. de Laprade2 qui a entendu la lecture du discours dans la commission provisoire, que ce discours était beau et même bon dans presque toutes ses parties, que cependant sur quelques détails des conseils tels que ceux de Monsieur de Falloux rendraient le succès complet.

Quant à présent l'absence de notre admirable et précieux ami l'exempte au moins de subir les luttes obstinées qui nous sont livrées chaque jour pour avoir des billets d'entrée à cette séance. Ces luttes ont rendu furieux notre secrétaire perpétuel et moi j'en suis accablé. S'il m'est pénible de voir que mon ami n'est pas en état d'écrire, je me félicite de ce que vous avez bien voulu Madame, tenir sa plume et je ne saurais trop vous remercier de la bonne grâce et de la bienveillance de votre lettre. J'en suis très sincèrement fort honoré et je vous prie de vouloir bien  agréer avec mes remerciements mes très humbles et respectueux hommages. Votre tout obéissant serviteur.

Berryer

Notes

1Élu à l'Académie française le 2 février 1860 au siège d'A. de Tocqueville, le P. Lacordaire devait y prononcer son discours de réception le 24 janvier 1861.
2Laprade Victor Richard de (1812-1883), poète et littérateur.  Il fut nommé professeur de littérature à la faculté des lettres de Lyon en 1848. De sentiment légitimiste et catholique libéral, il collabora au Correspondant et fut élu à l’Académie française le 11 février 1858. En 1861, suite à la publication, par le Correspondant, de ses Muses d'État, Laprade fut révoqué en tant que fonctionnaire et la revue reçut un avertissement. Il sera élu à l'Assemblée nationale de 1871 (Rhône).

Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «20 janvier 1861», correspondance-falloux [En ligne], BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Second Empire, Année 1852-1870, Année 1861,mis à jour le : 04/01/2012